Es-selam alaykum,
Si vous étudiez l’arabe littéraire, vous avez peut être déjà traversé des périodes de découragement ou vous avez envie d’abandonner. Dans ces moments, vous avez l’impression de progresser trop lentement par rapports aux efforts que vous fournissez et vos objectifs vous paraissent si lointains que vous finissez par douter de votre capacité à les atteindre.
C’est le syndrome de la « traversée du désert », une phase de l’apprentissage que j’ai décrit dans l’article de la semaine dernière.
Un homme averti en vaut deux
Même si vous n’avez encore jamais connu une telle baisse de motivation ou si vous n’apprenez pas encore l’arabe, je vous recommande de vous y intéresser.
Connaitre à l’avance les obstacles potentiels sur votre parcours vous permettra de les gérer de manière plus sereine et plus efficace.
Aujourd’hui, je vous propose donc quelques pistes pour vous aider à mieux vous préparer à cette situation. La liste n’est pas exhaustive et j’ai sélectionné quatre conseils qui présentent l’avantage de pouvoir être appliqués par tous et ne demandent pas d’effort ni d’investissement en particulier.
1 – Gardez à l’esprit le bénéfice lié à votre objectif !
Comme l’explorateur qui résiste au désert dans le but de découvrir un trésor, il est primordial que l’étudiant identifie clairement son objectif final.
Il y a mille et une raisons qui peuvent vous pousser à apprendre l’arabe littéraire : comprendre le Coran, voyager dans le monde arabe, étudier les sciences islamiques, la littérature arabe, l’histoire, faire du commerce avec les pays arabophones, etc, etc. Quelque soit le but recherché, l’apprentissage de la langue arabe sera dans la plupart des cas un outil, un moyen pour vous permettre de l’atteindre.
Par conséquent, votre réussite dépendra beaucoup de l’importance de vos objectifs et du rôle joué par la langue arabe dans la réalisation de vos projets. Il est donc primordial de bien identifier tous les bénéfices que vous allez tirer de votre apprentissage. Ensuite, si vous faites à une baisse de motivation, vous n’aurez qu’a pensez à tout ce que vous allez rater si vous abandonnez et à tout ce que vous allez gagner si vous persévérez !
2- Recrutez des « supporters » acquis à votre cause !
Lorsque l’explorateur annonce publiquement son départ pour une expédition, il lui sera ensuite plus difficile de mal de faire demi-tour que s’il était parti discrètement.
Il ne s’agit pas ici de « fanfaronner », ni de dire de lever le menton et dire « moi, j’apprends l’arabe ». La modestie est une vertu et les orgueilleux ne vont jamais très loin. Par contre, parler de votre projet d’apprendre l’arabe à votre famille, vos amis proches et sincères peut-être une source d’encouragement. Ils vous interrogeront sur votre progression, vous rappelleront vos objectifs si vous ralentissez et vous féliciteront à chaque étape de votre réussite !
Vous devez néamoins être vigilant et choisir les bonnes personnes et surtout éviter les deux catégories suivantes :
– les jaloux mal intentionnés avec qui le blackout total est de rigueur.
– les « démotivateurs ». Ce sont des gens sincères et bien intentionnés, mais qui ne voient que les verres à moitié vides et dont le pessimisme chronique est … contagieux.
3- Fréquentez des étudiants qui ont réussi !
Même si les explorateurs prennent beaucoup plus de risques que les étudiants en arabe littéraire, ils ont tout de même des prédécesseurs. Ce sont d’ailleurs souvent eux qui les ont motivés et qui les confortent dans leur conviction que l’aventure est possible.
N’hésitez pas à fréquenter et questionner des étudiants en arabe plus avancés et qui ont suivi le même chemin que vous. Leur succès sera une source de motivation et vous pourrez parler avec de la façon dont ils ont surmonté les obstacles que vous rencontrez.
Choisissez de préférence ceux qui ont un profil similaire au vôtre : francophone, même tranche d’âge, environnement non-arabophone, même support de cours (méthode), même procédé (cours en classe, individuel, sur internet, autodidacte, etc). Plus leur parcours sera identique au vôtre, plus vous serez conforté dans l’idée que vous pouvez aussi réussir.
Si leur parcours est trop différent du vôtre, vous êtes susceptible de succomber au syndrome du « oui mais lui » (oui mais lui … il est jeune / il ne travaille pas / son oncle parle arabe / il va au bled tous les ans, etc …) et de vous trouver des excuses pour ne pas persévérer et ne pas réussir.
4- Fixez-vous des étapes et récompensez-vous !
Dans les déserts, il y a des oasis et rien de tel que des dattes, de l’eau fraiche et d’un peu de repos pour repartir de plus belle.
Votre objectif final demande souvent beaucoup d’efforts et peut parfois vous sembler lointain et difficile à atteindre. Pour vous aider à y parvenir, identifiez le chemin à parcourir (votre professeur peut vous aider) et divisez-le en plusieurs parties. Vous aurez ainsi, en plus de votre objectif final, un objectif secondaire beaucoup plus facile à atteindre et ceci tout au long de votre parcours.
Par exemple si votre objectif final est d’arriver à lire en arabe un livre simple sans les voyelles et que vous partez de zéro, vous pouvez définir les étapes suivantes : apprendre à lire les écritures arabes avec les voyelles, terminer le tome 1 de la méthode de Médine, terminer le tome 2, lire un livre simple sans voyelles avec aide extérieure, terminer le tome 3, lire un livre simple sans voyelles sans aide extérieure.
Pour chaque étape réussie, prévoyez une récompense qui sort de l’ordinaire. Vous pouvez par exemple faire une enveloppe pour chaque objectif secondaire atteint avec à l’intérieur le montant en espèces du cadeau. Ne touchez pas aux enveloppes tant que l’objectif n’est pas atteint et le moment venu, faites-vous plaisir !
A vous de jouer !
Dernier conseil : n’attendez pas d’être confronté à une baisse de motivation, au doute et à la lassitude pour appliquer ces conseils. En les appliquant vous contribuerez à maintenir votre motivation et comme dit le proverbe : Mieux vaut prévenir que guérir !
Je vous souhaite une bonne réussite dans votre apprentissage.
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